lundi 26 août 2013

En Mer, Toine Heijmans, éditions Christian Bourgois



 «Certains pensent qu'ils font un voyage, en fait, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait. »

Nicolas Bouvier, "L'Usage du monde".


En mer.
Un horizon tantôt plat, mer d'huile, calme, trop, parfois. Le vent se lève, les nuages roulent, noirs, épais, les vagues les imitent. Tout est chaos, la mer semble vouloir rejoindre le ciel.,
Voilà le quotidien de Donald depuis trois mois. Sur son voilier rouge « Ismaël », il navigue sur la mer du Nord, du Danemark au Pays-Bas. Quel est le but de ce voyage ? Simples vacances ou quête de sens ?
Lassé de voir de jeunes employés obtenir les postes importants dans son entreprise, malgré sa ponctualité, sa persévérance, ce temps et cette énergie dépensés, en vain, au bureau chaque jour, il profite d'un congé sabbatique pour s'éloigner et faire le point sur ce qui est désormais essentiel dans sa vie. Son couple ? Il se demande ce qu'il partage encore avec sa femme Hagar après ces quelques années de vie commune hormis cet amour commun pour leur fillette de sept ans : Maria. Cette dernière le rejoint pour les deux derniers jours de traversée. Un moyen de partager un moment de complicité et d'échange. Le père transmettant à sa fille, tel un passeur, son savoir, son amour de la mer, ses observations et ses envolées poétiques sur ce paysage changeant, à la fois si prévisible et incertain.
La dernière nuit avant l'arrivée au port, un orage menace. Donald décide de mouiller au large en attendant que le temps se calme et encourage sa fille à aller se coucher. En pleine nuit, poussé à se retrancher dans la cale par une averse de grêle il en profite pour aller voir si le bruit n'a pas réveillé la fillette. Mais celle-ci ne se trouve plus sur sa couchette. Elle a disparu.
Le premier roman de Toine Heijmans est construit comme un véritable thriller. Un huis-clos oppressant dans cette immensité angoissante où l'homme reste seul face à lui-même, où la raison est mise à mal, où le voyage peut aussi bien vous faire ou vous défaire.


Si l'auteur évoque volontiers à plusieurs reprise Moby Dick d'Herman Melville comme source d'inspiration principale du roman, celui-ci n'est pas non plus sans rappeler un autre roman où la raison du navigateur est malmenée face à des éléments de plus en plus incompréhensibles : Les Aventures d'Arthur Gordon Pym d'Edgar Alan Poe.

Gravure de Voyage au pôle sud et dans l'Océanie

  • Pour découvrir la présentation de l'éditeur: c'est ici.
  • Les quelques lignes sur l'auteur sont là (en attendant une notice wikipedia en français...).
  • Vous pouvez retrouver une vidéo réalisée par mes confrères de chez Mollat où l'éditrice, Raphaëlle Liebaert présente l'ouvrage.



dimanche 25 août 2013

Jorge Luis Borgès

Puisqu'il faut bien rendre hommage à celui qui m'a inspiré le nom de ce blog et qui m'habite au quotidien. La lecture de ses textes est une découverte perpétuelle, un labyrinthe de sens, de sons, d'histoires, un imaginaire tentaculaire, un terrier aux galeries qui bifurquent. 






"Le soleil du matin resplendissait sur l'épée de bronze, où il n'y avait déjà plus trace de sang. “Le croiras-tu Ariane ? dit Thésée, le Minotaure s'est à peine défendu."

"La Demeure d'Astérion",in L'Aleph, Jorge Luis Borgès, 

Monde sans oiseaux, Karin Serres, Stock




« Il paraît qu’autrefois certains animaux traversaient le ciel grâce à leurs ailes. »

 Petite Boîte d’Os n’a pas connu ces animaux légendaires. Née dans une communauté après le « Déluge », elle observe ce monde étrange qui vibre autour d’elle… les sermons de son père pasteur ; sa mère se baignant nue, au clair de lune, dans le lac où reposent les cercueils des morts – ce même lac d’où l’on extrait les maisons de ceux qui reviennent au village, notamment celle de Joseph le « Cannibale », homme marginal au passé mystérieux. Devenue jeune fille, c’est avec cet homme que choisit de vivre Petite Boîte d’Os. Et c’est cette histoire que nous raconte Karin Serres dans ce court roman, sorte de fable écologique où l’on croise des cochons fluorescents, des lapins mutants, les eaux du lac qui dévorent les terres inexorablement… Mais point d’oiseaux, disparus il y a longtemps par la main de l’Homme maltraitant cette Nature qui lui a été offerte. Poétique, onirique ou cauchemardesque, une douce dystopie pour adultes rêveurs et engagés !

(Article publié dans le numéro 161 de la revue Page des libraires. Disponible sur le site de Page: ici.)



  • Pour découvrir un peu plus Karin Serres voici le lien vers son blog.
  • Quant à la présentation du livre par l'éditeur, c'est par .
  • Enfin, n'hésitez pas à découvrir le remarquable travail de Brigitte Giraud avec la collection "La forêt" chez Stock



Présentations

Bonjour à tous.
Comme l'indique le texte de présentation, ce blog a pour seul but de vous faire découvrir des auteurs, des romans, des maisons d'éditions qui me plaisent, me permettent de voyager dans le temps, de découvrir d'autres horizons. Cette passion pour la littérature m'anime au quotidien dans mon métier de libraire. Cette fonction de "passeur" je souhaite la prolonger ici, avec vous. Aucune prétention donc, si ce n'est celle d'être un guide intègre et intéressant je l'espère. 
Bonne lecture
Astérion